La Guinée se prépare pour le sommet mondial sur la transformation de l’éducation, sous le leadership du Gouvernement

En organisant des journées de consultations nationales sur la transformation de l’éducation, au lendemain de la proclamation des résultats des examens nationaux -sessions 2022- qui ont révélé l’état de dégradation de l’école guinéenne, les autorités de la transition, notamment les trois départements en charge de l’Education nationale (Enseignements Pré-universitaire, Technique et Supérieur) s’activent pour préparer une déclaration nationale. Elle sera présentée à New York, le 19 septembre 2022, en marge de l’Assemblée Générale de l’ONU, dans le cadre du sommet mondial sur la transformation de l’éducation.

Dans cette dynamique, en prenant la parole au nom du Système des Nations Unies en Guinée, le Coordonnateur Résident par intérim, Dr Gbehounou Gualbert, a salué les efforts du Gouvernement et insisté sur la nécessité de renforcer les résultats qui sont, pour l’instant, insuffisants. Il faut plus d’engagements et des résultats à même « de permettre à de nombreux enfants, particulièrement les filles et les enfants vulnérables, d’accéder à une éducation de base de qualité. Aujourd’hui, même ceux qui ont pu accéder à l’école ne disposent pas des compétences attendues dans les différents cycles de l’enseignement fondamental (primaire et collège). Les résultats des examens nationaux de cette année le témoignent éloquemment. Si rien n’est fait, ces élèves ne pourront pas, malheureusement, poursuivre leur cursus sans difficultés » a-t-il soutenu à la cérémonie de lancement des consultations nationales.

Il y a une urgence d’agir, surtout quand le budget national allouée au système éducatif est de 12% en 2022, largement en dessous de la moyenne sous régionale, contre à la cible de 20% à l’horizon 2030. Aussi, selon l’Institut des statistiques de l’UNESCO, le taux d’enfants exclus du système d’éducation nationale au primaire était de 34% en 2018 ; alors qu’au premier cycle du secondaire, il avoisine les 47%.

Un consensus quasi-total sur l’état de l’éducation et les pistes de solutions

Le Premier ministre par intérim, Dr Bernard Goumou, qui a officiellement lancé ces journées de consultations est allé dans le même sens que l’analyse des Nations Unies, partagée par les trois ministres du secteur de l’éducation : le constat de l’état de dégradation de l’école guinéenne, la reconnaissance des efforts et de l’importance de l’organisation de débats constructifs à travers les consultations nationales et des propositions réalistes pour la refondation du système d’éducation guinéenne.

Mademoiselle Mariama DIALLO, Présidente du Parlement des enfants de Guinée et membre du Club Raby et les Enfants, âgée seulement de 13 ans, a pris part aux consultations nationales à Conakry. Son intervention résume éloquemment la situation. « L’éducation à la base concerne d’abord les enfants. Je participe à ces assises, pour représenter tous les enfants de Guinée, pour êtrer la voix des sans voix. Les principales difficultés de l’école chez nous est le manque de formation des enseignants, l’insuffisance des équipements des écoles et la distance puisqu’il faut marcher parfois plus de 5 kilometres pour arriver à l’école. L’absence du prescolaire dans les écoles publiques est un sérieux problème, j’ai entendu dire qu’il y en a seulement neuf (O9) sur toute l’étendue du territoire ». Mariama poursuit en adressant un message aux enfants, en les encourageants de profiter de la chance qu’ils ont d’aller à l’ecole. Auprès des autorités, elle milite pour l’augmentation des écoles publiques, l’amélioration des salaires des enseignant(e)s et la promotion de l’excellence au sein de l’École. Elle fait aussi un plaidoyer pour assurer la participation des enfants au sommet de New York pour parler des problèmes rencontrés à l’école et proposer les solutions « parce que, entre enfants et enfants, on se comprend mieux qu’entre enfants et adultes » dit-elle.

En attendant la déclaration de la Guinée au Sommet de New York sur l’éducation, les consultations nationales relèvent la nécessité de l’engagement commun de tous les décideurs, acteurs, communautés, société civile, parlement/CNT, les Ministères de tutelles et partenaires techniques et financiers, pour réussir la transformation de l’éducation nationale qui requiert des mesures multidimensionnelles : la formation et l’insertion professionnelle, la continuité pédagogique en situation de crise à travers l’usage des TIC, les infrastructures, la disponibilité des ressources et les financements, etc.