Cérémonie de remise d'un don de kits à la Direction nationale de l'enfance
Discours du Coordonnateur résident des Nations Unies.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Au nom du Système des Nations Unies en Guinée, je suis très heureux de prendre part à la présente cérémonie de remise de kits et de matériels sanitaires au gouvernement de la République de Guinée, en faveur de la protection des enfants contre la menace du COVID-19.
C’est un acte symbolique certes, mais c’est aussi, une occasion pour saluer l’engagement de tous les partenaires du Projet d’Appui à la Protection des Enfants Victimes de la Violation de leurs droits (PAPEV) qui, « Unis dans l’action », appuient les efforts du gouvernement pour offrir un meilleur avenir aux enfants résidents dans les structures d’accueils (orphelinats, centres d’accueil et d’orientation).
Ce projet nous offre également une opportunité exceptionnelle de contribuer directement à la mise en œuvre de la stratégie de riposte au COVID 19 lancée récemment par le Ministère de l’Action Sociale et des Personnes Vulnérables de la République de Guinée.
Le PAPEV se distingue en outre, par l’adoption d’une approche sous-régionale harmonisée et intégrée autour des initiatives visant l’exploitation et la maltraitance des enfants, en réunissant au moins six pays de la sous-région, à savoir la Gambie, la Guinée Bissau, le Sénégal, le Mali, le Niger, en plus de la Guinée, grâce à l’appui du Centre de la CEDEAO pour le Développement du Genre (CCDG),
Excellences, Mesdames et Messieurs,
La prise en compte des enjeux transfrontaliers est une priorité de la réforme des Nations Unies qui prévoit le renforcement des collaborations entre les institutions et les acteurs autour des sphères liées à l’environnement, la gouvernance, la santé, la sécurité, la mobilité des populations, etc. Nous avons constaté, avec la pandémie du COVID-19, que dans tous ces sphères, les ravages causés sont encore plus graves pour les femmes et les filles, pour la seule raison que ce sont des femmes.
D’une part, les femmes, qui gagnent généralement moins que les hommes, n’ont pas autant d’argent de côté, occupent des emplois moins sûrs et vivent près du seuil de pauvreté, en ressentent particulièrement les effets économiques cumulés.
D’autre part, tous les enfants, de tous les âges et dans tous les pays, sont touchés, en particulier par les conséquences socioéconomiques de la pandémie et, dans certains cas, par les mesures prises pour en atténuer les effets qui risquent, sans qu’on le veuille, de faire plus de mal que de bien. A titre illustratif, sur le plan de l’éducation, jamais dans l’histoire, les établissements scolaires n’ont été fermés comme aujourd’hui partout dans le monde.
Par ailleurs, les enfants en situation de handicap font partie de ceux qui ont le plus besoin de services en présentiel, notamment en matière de santé, d’éducation et de protection, et ces services ont été suspendus à cause des mesures de distanciation sociale et de confinement. Ces enfants sont ceux qui sont les moins susceptibles de bénéficier des solutions d’apprentissage à distance. Ils sont ceux qui, avec les enfants placés dans des institutions ou vivant dans des centres de détention – y compris les enfants migrants – qui connaissent plus de formes de vulnérabilité. En temps de crise, leur sort risque d’être négligé.
Mesdames et Messieurs,
La crise du COVID19 continue de changer certainement les vies de nombreux enfants. C’est pourquoi nous devons amplifier les initiatives en leur faveur, en les protégeant mais aussi en investissant pour leur épanouissement. C’est la seule voie que nous avons pour prendre nos responsabilités afin d’atténuer les conséquences néfastes de cette pandémie qui sont plus dures pour les enfants, notamment dans les pays les plus pauvres et les quartiers les plus démunis, ainsi que pour ceux qui se trouvent déjà défavorisés ou dans des situations de vulnérabilité, à l’image des bénéficiaires de la présente remise.
C’est pourquoi, la dynamique créée par cette initiative du Bureau Régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut-Commissariat des Droits de l’Homme (HCDH) - mise en œuvre par la CEDEAO, à travers son Centre opérationnel en charge du Genre et le financement de l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement- est un exemple à suivre, en tant que réponse au besoin de solidarité, d’espoir et de volonté politique pour surmonter la crise, en gardant un focus central pour le respect des droits humains.
Je voudrais conclure dans cet esprit de l’approche « Unis dans l’action », en réaffirmant l’engagement des Nations Unies à poursuivre son appui stratégique au plan national de riposte, en mettant en place des partenariats, en mobilisant les ressources pour renforcer notamment la résilience et le relèvement socio-économique de la Guinée.
Vive la coopération internationale ;
Vive la coopération sous-régionale ;
Vive les enfants et les femmes de Guinée ;
Je vous remercie.
Dr Vincent MARTIN
Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies en Guinée