Les Nations Unies souhaitent accompagner la Guinée pour une transition apaisée et inclusive à travers l’appui à la participation des jeunes au processus.
C’est dans ce cadre que l’ONU à travers le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), 2 agences co-lead du groupe de résultats en charge des questions d’autonomisation des jeunes et des femmes, a rencontré une quinzaine d’organisation de jeunes fin octobre à Conakry afin de ne laisser personne pour compte dans le chantier de la transition.
Les Nations Unies interviennent en Guinée sur plusieurs chantiers, tous liés à la réalisation des objectifs de développement durable à l’horizon 2030. Ces chantiers sont inscrits dans le cadre de coopération (UNDAF) qui lie la Guinée à l’ONU Guinée, et prennent en compte divers domaines. Le dialogue avec les jeunes a été axé sur plusieurs domaines de l’UNDAF à savoir la santé et le bien-être, l’éducation, l’emploi et l’entrepreneuriat, les droits de l’homme, l’engagement civique et politique et la consolidation de la paix. Ce fut un temps d’échange participatif, mis à profit pour « échanger et partager les expériences des participants sur les domaines cités plus haut » selon Corinne Delphine N’Daw, Représentante Résidente de UNFPA.
Les jeunes disposent en effet d’expérience de terrain à travers diverses initiatives. Au cours du partage des échanges, les jeunes ont rappelé la nécessité de les considérer comme des acteurs clés et à part entière dans la transition. Cela en prenant en compte leur expertise et expérience. Felix Millimono, Coordonnateur d’Afiyan Guinée souhaite le « « positionnement des jeunes dans les instances de prises de décisions pour une ancrage politique et institutionnel avec une participation effective des jeunes à l’observation électorale ». Un plaidoyer fort légitime, parfaitement aligné « aux priorités des Nations Unies » selon le Docteur Abdoulaye Wone, Chargé de Programme à l’OIM.
Les participants au nombre de 23 dont 34% de femmes/filles, ont souhaité une transition inclusive et apaisée par une participation effective des jeunes hommes et femmes dans les instances de gouvernance. Le Coordonnateur de la Convergence des jeunes Leaders pour la Paix et le Développement (CoJelPaiD),Abdoul Sacko plaide pour « la fédération des jeunes autour d’un idéal commun pendant cette transition mais aussi après tout renforçant le leadership des jeunes pour des candidatures indépendantes des jeunes lors des prochaines élections locales ». Une présence effective des jeunes dans les instances de gouvernance de la transition permettra une meilleure prise en compte des préoccupations et besoins des jeunes. Les jeunes souhaitent aussi la mise en place d’un organe fédérateur au sein duquel ils peuvent décider des axes stratégiques à donner à leur participation dans le développement. C’est dans ce cadre que le président du Parlement des Jeunes Leaders de la Société Civile, Thierno Abdoul Bah, a souhaité que le « futur conseil national de la jeunesse soit inscrit dans la constitution avec un fonds qui permettra à la jeunesse de mettre en œuvre efficacement le mandat qui lui sera assigné à savoir l’Éducation, à la Santé sexualité et reproductive des jeunes et adolescents et avec l'appui des Partenaires Techniques et Financiers pour alimenter ce fond et une ligne budgétaire soit réservée lors de la loi des finances ». Prenant en compte les nombreuses actions menées sur le terrain, certains jeunes estiment qu’il faut bâtir le CNJ sur l’existant. Ainsi, le Président des Bloggeurs de Guinée (ABLOGUI), Alfa Diallo, a proposé que : « les Conseils Locaux de Jeunes (CLJ) dont ils ont participé à la mise en œuvre soit un tremplin pour la mise en place du conseil National de la Jeunesse (CNJ) ».
Une prochaine rencontre est prévue sous l’égide du Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies en Guinée afin d’entamer la formalisation de l’appui de l’ONU à la participation des jeunes à la transition.