LE PREMIER HACKATHON ORGANISE EN GUINEE SE FOCALISE SUR LA LUTTE CONTRE LES VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE ET L’INCLUSION SOCIALE DES PERSONNES VIVANTS AVEC HANDICAP

Pour la première fois, un hackathon ouvert aux jeunes filles et garçons a été organisé sur le sol guinéen, les 17, 18, 19 et 20 décembre 2021, portant sur les thèmatiques des Violences Basées sur le Genre (VBG) et de l’inclusion sociale des Personnes Vivant avec Handicap (PVH). C’est une compétition qui a réuni plusieurs dizaines de participant(e)s qui ont pu mettre à contribution leurs talents et leurs connaissances en développement, codage et web. En trois jours, ils ont créé des solutions novatrices qui répondent, entre autres, aux défis liés à la faiblesse des statistiques en matière de VGB, comme l’enregistrement et la centralisation des cas de viols sur le territoire national, et qui permettent aussi d’identifier et de catagoriser, à travers des algorythmes, les personnes handicapées en vue d’améliorer substantiellement leurs conditions de vie. 

Une initiative soutenue par un partenariat tripartite fort

agences Communication du Système des Nations Unies (GIC), sous l’impulsion du Bureau de la Coordination, a misé sur un partenariat tripartite, en mettant ensemble autour du Hackathon porté par les Nations Unies, le Ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique et celui de la Promotion Féminine de l’Enfance et des Personnes Vulnérables, en qualité de partenaires institutionnels. Sûrement l’ancrage institutionnel créé autour de cette activité qui a mis en compétition plus de cinquante jeunes guinéens contribuera à pérenniser et à dupliquer cette expérience. Le Gouv Lab de la Direction des Technologies et de l’Économie Numérique a été mis à disposition dans ce cadre pour offrir aux jeunes un espace approprié, doté des équipements et technologies de dernière génération à même d’accompagner leurs créations. Il est reconnu également que le secteur privé, en tant que moteur de croissance économique, joue un rôle essentiel en faveur du développement durable. 

C’est dans cet esprit qu’une synergie a été créée avec un opérateur économique guinéen – l’entreprise Tulip Industries - qui a accordé un appui gratuit à cette première édition de hackathon tenu en Guinée, en offrant un encadrement et un appui technique aux participant(e)s d’une part, et en accueillant dans ses locaux équipés un groupe de jeunes compétiteurs pendant plusieurs jours. D’après le Pacte mondial des Nations unies, une initiative bénévole basée sur les engagements des dirigeants d’entreprises à soutenir les objectifs de l’ONU, les Objectifs de développement durable sont un bon exemple de l’opportunité pour le secteur privé à formuler les objectifs à long terme et les partenariats, qui contribueront à atteindre un développement durable pour tous et toutes. Cela peut s’appliquer à tous les services opérationnels d’une entreprise et au sein de sa chaine d’approvisionnement.

Ce partenariat tripartite, Nations Unies, Ministères et Secteur Privée a été considérablement renforcé par l’engagement des jeunes, parfois à travers leurs associations, à valoriser cette initiative dont le but ultime est la mise à profit les technologies de l’information et de la communication, pour promouvoir les innovations et la programmation des jeunes dans la lutte contre les violences basées sur le genre et l’implication des personnes handicapées en République de Guinée à travers des solutions nouvelles pour faciliter la vie des personnes vulnérables.

Des résultats tangibles en 72 heures et des perspectives

En 72 heures d’intenses activités, les jeunes participant(e)s, réparti(e)s en cinq (5) groupes dont deux (2) au Gouv Lab et trois (3) à Tulipe Industrie, appuyé(e)s par des facilitateurs et sous le contrôle d’un jury, expérimenté, ont usé de leur génie créateur pour développer des applications mobiles et web fonctionnels autour des deux thématiques du Hackathon.

« Face à la recrudescence de la violence basée sur le genre et au constat de vulnérabilité des personnes vivant avec le handicap en Guinée, cette action des Nations Unies vient à point nommé, dans la dynamique des 16 jours d’activisme, pour aider des personnes qui sont confrontées aux violences et des personnes qui vivent avec un handicap, pour leur faciliter le quotidien et sauver leur vie. Aujourd’hui, les jeunes ont présenté 5 solutions fonctionnels et le Gouvernement, à travers le Ministère, est disposé à tout mettre en œuvre pour donner plus d’impacts à ce genre d’initiatives »  a expliqué Mme Souaré Fatou Sylla, Directrice nationale des technologies de l’information et de l’économie numérique.

Sur les 5 applications présentées à la cérémonie de clôture du Hackathon, 3 ont été retenues par les membres du jury et récompensées par la remise d’ordinateurs portables offerts par les Nations Unies. 

Émerveillé par la créativité des jeunes, le représentant de l’équipe pays des Nations Unies, Président du GIC et Représentant Résident de ONU Droits de l’homme en Guinée, Dr Patrice VAHARD, a affirmé qu’« il ne faut pas minimiser l’impact des réseaux sociaux et l’utilisation des applications mobiles. Le monde s’est virtualisé, il s’est rajeunit. Avec ces solutions développées, nous sommes en train de tourner une page de l’histoire de la Guinée. Dorénavant, la peur va changer de camps. Ce ne sont plus les victimes de viols qui vont avoir peur, mais ce sont ceux-là qui se cachent dans le silence et dans l’obscurité pour commettre des viols qui vont craindre la justice. On a vu ces applications développées par ces jeunes, par exemple une qui permet de secouer juste son téléphone pour lancer une alerte aux autorités les plus proches, en cas de viols. Nous allons faire un partenariat pour permettre aux jeunes de terminer leurs applications que nous allons vulgariser ensemble, nous allons les former et les encadrer, …»

Comme l’a affirmé, par ailleurs, Fatoumata Dioubaté, porte-parole du premier groupe qualifié, «les applications dévelopées, au délà de servir de solutions face aux viols et violences, redonnent de la dignité aux et aux filles». 

Pour les Nations Unies, cette expérience permet de constater l’engagement des jeunes en faveur des personnes vulnérables et pour la réalisation des Objectif de Développement Durable. Avec peu de ressources, les jeunes font bouger les lignes et menent des actions sociales à très grand impact.