Plaidoyer pour une mobilisation coordonnée et efficace dans la lutte contre les violences basées sur le genre en Guinée
01 décembre 2022
Pour la première fois, une réunion de coordination des partenaires engagés dans la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) se tient à Conakry
Dans l’objectif de mobiliser les principaux acteurs de la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) et renverser leur tendance graduelle en Guinée, y compris les mutilations génitales féminines et les violences conjugales, pour la première fois, une réunion de coordination des partenaires a été organisée, le 22 novembre 2022.
Les VBG est un véritable fléau en Guinée. Selon l’enquête VBG (2016) la plus récente, 80,7% des femmes et filles de 15 – 69 ans ont subi un acte de violence depuis l’âge de 15 ans dont 29,3% de violences sexuelles. Au total 11,8% des femmes ont été victime de viols au moins une fois depuis l’âge de 15 ans et 6,6% l’ont subi au cours des 12 derniers mois. Cela suppose qu’en extrapolant, c’est 223,091 femmes et filles de 15-64 ans qui sont victimes de viols chaque année (Base : les données de population de 2020).
En Guinée, l'initiative « Tous UNiS pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes d'ici à 2030 » du Secrétaire général des Nations Unies prend toute sa portée, en appelant à une action mondiale pour accroître la sensibilisation, galvaniser les efforts de plaidoyer et partager les connaissances et les innovations pour mettre fin à la violence contre les femmes une fois pour toutes.
C’est dans cet esprit de plaidoyer visant à prévenir et éliminer la violence à l'égard des femmes que la première rencontre de coordination des partenaires a été tenue, sous la co-présidence de la délégation de l’Union Européenne et des Nations Unies.
« Elle vise surtout à initier une réflexion conjointe de tous les partenaires, en étant « unis dans l’action » pour tenter de faire mieux ensemble et plus. Il s’agit aussi d’offrir une plateforme d’échanges plus dynamiques à la Guinée pour atteindre les objectifs de développement durables…» a expliqué Vincent MARTIN.
Pour l’ambassadrice de la Délégation de l’Union Européenne (UE), S.E Jolita PONS, « cette rencontre est une innovation pour parler des droits des femmes et des jeunes. Pour l’Union Européenne, c’est un moyen efficace permettant de faire le constat des réalités du terrain, comprendre les défis et proposer les options idoines pour les interventions ».
Les discussions avec les participants à la rencontre ont permis de constater qu’il est primordial de soutenir un projet pour combattre l’impunité et soutenir les victimes de VBG. Pour y arriver, le rôle de coordination du Gouvernement est central, à travers le Ministère de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables. Aussi, tout en renforçant la sensibilisation sur le terrain, les partenaires echniques et financiers sont encouragés à favoriser plus d’ouverture et d’accès aux financements en faveur de la société civile, en les appuyant avec des renforcements des capacité adaptés.
En plus de relever le défi des chiffres, en actualisant les données sur les VBG en Guinée, les innovations et leur mise à l’échelle sont déterminant pour gagner le combat contre ce fléau qui confisque l’avenir de nombreuses jeunes filles en Guinée.
Écrit par
Thierno Souleymane Bah
RCO
Chargé de la Coordination du Développement, Spécialiste Plaidoyer et Communication