Le programme conjoint UNICEF-UNFPA appui le Gouvernement Guinéen dans sa lutte contre les MGF
En 2022, environ 266 450 personnes ont été sensibilisées par les acteurs communautaires en Guinée.
La prévalence des mutilations génitales féminines (MGF) est très forte en Guinée. 94,5 % des filles et des femmes âgées de 15 à 49 ans et 39 % des filles âgées de 0 à 14 ans sont concernées par cette pratique.1 C'est le taux le plus élevé en Afrique de l'Ouest et du Centre. La majeure partie des mutilations sont effectuées sur les jeunes filles de moins de 10 ans et rarement après 15 ans. 34 % des actes d'excision sont médicalisés.
La Guinée dispose d'une législation qui condamne les MGF depuis 2016, grâce à la révision du code pénal et du code des procédures pénales. De plus, en 2019, la révision du code de l'enfant a criminalisé la pratique par l'article 775.
Le Secrétariat Général des Affaires Religieuses s'est engagé en 2021 en faveur de l'interdiction des MGF en mettant en place une fatwa et en stipulant que cette pratique n'est pas religieuse. La même année, le gouvernement de transition guinéen a signé 5 engagements pour mettre fin aux violences faites aux enfants, y compris les MGF.
Les mutilations génitales féminines sont non seulement une violation des droits des enfants, des femmes et des filles, mais elles leur apportent aussi de la souffrance, des infections, des incontinence, un risque de stérilité, des complications à l'accouchement et la détérioration de leur santé mentale.
Le 6 février 2023, lors de la journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, l'UNICEF et UNFPA se sont joint au Ministère de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables pour plaider en faveur de l'abandon des mutilations génitales féminines en Guinée.
A cette occasion, Aicha Nanette Conté, Ministre de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables a rappelé que " la pratique des MGF constitue une atteinte grave à l’intégrité physique et morale des femmes et filles. Cette pratique est une violation de leurs droits fondamentaux, loin d’honorer la femme, elle la met plutôt dans une situation de handicap. C’est pourquoi, d’importantes actions sont actuellement menées en Guinée, aussi bien par les acteurs gouvernementaux que par ceux de la société civile avec le soutien technique et financier des partenaires internationaux ".
Grâce à l’implication des leaders religieux, modèles masculins, femmes mentor, groupements féminins et plateformes de jeunes filles leaders, la communauté guinéenne est sensibilisée régulièrement à l'abandon des mutilations génitales féminines. En 2022, environ 266 450 personnes ont été touchées par les interventions de communication réalisées par les acteurs communautaires. 75 points focaux religieux (37 chrétiens et 38 musulmans) et 25 prédicateurs ont animé des émissions radiophoniques mensuelles via les radios rurales et communautaires dans tout le pays.
Mariama Diallo, âgées de 12 ans, présidente du Parlement des Enfants guinéens, explique que les MGF constituent un obstacle majeur pour l’émancipation des jeunes filles et qu'il est nécessaire d'impliquer la communauté masculine pour y mettre fin. « Cette pratique néfaste doit être une préoccupation pour les responsables guinéens en vue d’un changement significatif de comportement au sein de nos communautés. Ce qui signifie l’adoption d’une nouvelle stratégie d’implication communautaire pour l’application rigoureuse des textes de lois, mais aussi l’implication effective des hommes et des garçons dans ce combat. »
Depuis 2008, l'UNFPA conjointement avec l'UNICEF, dirige le plus grand programme mondial visant à accélérer l'élimination des mutilations génitales féminines. Le programme se concentre actuellement sur 17 pays d'Afrique et du Moyen-Orient (y compris la Guinée) et soutient également des initiatives régionales et mondiales. L'UNFPA et l'UNICEF appellent la communauté internationale à s'associer aux hommes et aux garçons et à favoriser leur engagement pour accélérer l'élimination de cette pratique néfaste et faire entendre la voix des femmes et des filles.
1. Selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) 2018