LE SYSTEME DES NATIONS UNIES EN GUINÉE FORTEMENT MOBILISÉ POUR SOUTENIR LE GOUVERNEMENT À ÉRADIQUER LES VIOLENCES BASÉES SUR LE GENRE
27 novembre 2023
En Guinée, comme ailleurs, les violences faites aux femmes et aux filles constituent une des violations des droits de l’homme les plus répandues
C’est à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, le 24 novembre 2023, que le lancement de la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes et filles a été organisé par anticipation, avec l’appui du Système des Nations Unies, sous les auspices du Ministère de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables. La cérémonie a mobilisé plusieurs centaines d’étudiant(e)s, des partenaires techniques et financiers, des membres du Groupe Thématique Genre et des acteurs de la société civile.
En Guinée, comme ailleurs, les violences faites aux femmes et aux filles constituent une des violations des droits de l’homme les plus répandues. Rien que les 3 premiers trimestres de l’année 2023, l’Office de Protection du Genre de l'Enfant et des Moeurs (OPROGEM) a enregistré 177 cas de viols dont plus de la moitié constitue des filles de moins de 18 ans. Il s’agit de presque 2 femmes par jour qui en sont victimes. Ces chiffres, quoique énormes, sont loin d’être exhaustifs parce que beaucoup de femmes et filles encore ne dénoncent pas ces violations de leurs droits. C’est une interpellation à tous les acteurs qui appelle à aller au-delà des discours pour poser des actes concrets en faveur de la tolérance zéro et de la justice pour toutes les victimes.
Dans ce contexte, le thème de la célébration de l’année 2023, « Investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles » répond à cette nécessité nationale, et met l’accent sur l’importance de financer différentes stratégies de prévention pour mettre fin à la violence, en s’attaquant à la pauvreté et en renforçant les institutions et le financement dans une perspective de genre.
DES INTERVENTIONS CONJOINTES DU SNU POUR PROMOUVOIR LES DROITS DES FEMMES ET DES FILLES
La République de Guinée se distingue pour avoir adhéré à toutes les conventions et engagements internationaux visant à protéger et à promouvoir les droits des femmes et des filles. Avec l’appui du SNU, le pays continue à développer des programmes pour réaliser la vision « zéro violence basée sur le genre et pratique néfaste à l’égard des femmes et filles ».
Ces interventions portées par le Cadre programmatique de développement des Nations Unies permettent chaque année de sauver des milliers de nouvelles filles âgées de 0 -14 ans contre les mutilations génitales féminines (MGF) et des dizaines de milliers de nouvelles filles âgées de 10-18 ans, contre le mariage d’enfants dans les communautés. Aussi, des enfants survivants de violences, dont une majorité de cas liés aux violences sexuelles, sont pris en charge.
DES ASSISES PANAFRICAINES EN GUINÉE SUR LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES ET AUX FILLES
Face à la persistance de la violence faite aux femmes et aux filles, en Guinée, les acteurs partagent l'avis sur l’urgence d’innover, de penser à de nouvelles stratégies et de faciliter la tolérance zéro. Ainsi, cette année, la célébration des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles se distingue par l’organisation des 1ères assises panafricaines sur les violences faites aux femmes et aux filles, organisées par la Fondation Solidarité Féminine, avec l’appui technique et financier du SNU.
Cette initiative qui a réuni des participant(e)s de plusieurs pays africains a été placée à l’honneur du Royaume du Maroc, et a servi de cadre exceptionnel pour le partage des expériences entre les pays dans la lutte contre toutes les formes de violences faites aux femmes et filles. Des recommandations fortes, à même de renforcer les dispositifs de prévention, de protection et d’accompagnement des victimes de violences, ont été formulées, y compris la création d'un fonds d'appui aux victimes de violences, ainsi que l'établissement d'une maison de solidarité pour les femmes et filles en difficulté. Les messages des intervenants, parmi lesquels le Président du Conseil National de la Transition (CNT), les délégués des pays invités et la Présidente de la Fondation Solidarité, définissent cette rencontre comme une démonstration inspirante de la solidarité panafricaine dans la lutte contre le fléau des violences faites aux femmes et filles. Elle renforce la capacité collective à instaurer un changement significatif dans les efforts communs visant à briser les tabous, défier les normes, et construire un avenir où l'égalité et la dignité sont incontestables. Pour Dr Dansa KOUROUMA, Président du CNT, "cette initiative permet aux participants d'Afrique aux histoires variées de collaborer pour l'émancipation des femmes".
UNE OCCASION SPÉCIALE POUR HONORER LES EFFORTS DE LA GUINÉE DANS LA LUTTE CONTRE LES VBG
Lors des Assises Panafricaines sur la violence faite aux Femmes et Filles, le Président de la Transition, le Colonel Mamadi DOUMBOUYA, a été honoré par le Trophée de l'Africanité et du Doctorat Honoris Causa FTA/ESS Business School, par la Fondation Trophée de l'Africanité. Les délégués du Royaume du Maroc ont aussi décerné des médailles de l’Africanité à la Ministre de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables et à la Présidente de la Fondation Solidarité Féminine pour saluer leurs engagements dans la lutte contre les VBG et leurs contributions à l’organisation des 1ères assises panafricaines.
Le Coordonnateur Résident a.i des Nations Unies en Guinée, Dr Gualbert GBEHOUNOU, a été représenté au lancement de la campagne des 16 jours d’activisme en Guinée par le Représentant de l’UNFPA, et aux Assises panafricaines par le Représentant de l’Onu Droits de l’homme. A l'occasion de cette célébration, l’engagement des Nations Unies a été réitéré pour déployer les efforts nécessaires en appui au Gouvernement en faveur de la mise en œuvre des politiques, la prévention au niveau communautaire, la prise en charge et l’accompagnement des victimes et survivantes, et ainsi, contribuer à créer un environnement favorable pour le bien-être, l’autonomisation et le leadership des femmes et des jeunes filles guinéennes.
Écrit par
Thierno Souleymane Bah
RCO
Chargé de la Coordination du Développement, Spécialiste Plaidoyer et Communication