A NIENH, L’IMPLICATION DES MAMANS DU VILLAGE À LA CANTINE SCOLAIRE DU PAM NOURRIT LES RÊVES DES ENFANTS
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Au village Faim Zero de Nienh, une initiative du Programme Alimentaire Mondial (PAM) pour réduire l’insécurité alimentaire en milieu scolaire fait des émules
N’Zérékoré – Au village Faim Zero de Nienh, une initiative du Programme Alimentaire Mondial (PAM) visant à réduire l’insécurité alimentaire en milieu scolaire fait des émules. Dans cette localité, ce sont les mamans des élèves qui assurent gratuitement la préparation des repas au grand bonheur des enfants qui sont de plus en plus nombreux à fréquenter ces établissements.
Il est 8 heures ce lundi 17 décembre à l’école primaire de Niehn. Dans la cour, des groupes d’élèves rient à gorges déployées tout en échangeant quelques mots sur les dernières leçons. Dans quelques minutes, tous regagneront leurs places dans les salles de classes. Au loin, on distingue quelques femmes qui s’activent, ustensiles et marmites en mains, autour de la case qui sert de cuisine à la cantine scolaire de cette école.
Parmi elles, on distingue assez aisément Marie Haba par sa grande taille et ses dents du bonheur. A côté d’elle, Monique Loua, de corpulence moins imposante, affiche un timide sourire devant notre appareil photo. Les deux jeunes mamans, âgées d’une trentaine d’années, sont bénévoles à la cantine scolaire. Loin d’être une corvée pour elles, ces femmes y voient une occasion de participer au développement de leur communauté.
« Lorsqu’on m’a proposé de cuisiner pour les enfants, je n’ai pas hésité une seule seconde. Je n’ai pas eu la chance d’aller à l’école. Aussi, j’ai pensé que c’était ma façon à moi d’aider ces enfants en plus des miens qui fréquentent cet établissement, à poursuivre leurs études. Qui sait ? Peut-être que l’un d’eux fera partie demain de la classe dirigeante de ce pays », témoigne Marie, 30 ans mère de 4 enfants.
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Comme elle, Monique Loua a aussi fait le choix de prendre un jour dans la semaine pour cuisiner pour les enfants de cette école.
« Cette aide du PAM nous soulage grandement. Non seulement elle permet à nos enfants d’avoir accès gratuitement à une bonne alimentation, mais en plus, cela nous permet de faire des économies. Avant, j’étais obligées de donner de l’argent à mes deux grands enfants qui sont scolarisés ici afin qu’ils puissent s’acheter à manger le midi à l’école. Mais depuis la mise en place de la cantine, nous faisons des économies à ce niveau et cela nous permet d’investir cet argent dans d’autres postes de dépenses. De plus, j’ai constaté un vrai changement au niveau des résultats scolaires de mes enfants. Depuis qu’ils fréquentent la cantine scolaire de cette école, ils révisent et retiennent mieux leurs leçons et ont de meilleurs résultats scolaires », explique Monique, 34 ans, sans emploi.
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Sur les trois enfants de Monique, deux, une fille et un garçon, sont inscrits dans cette école. Agés respectivement de 8 et 10 ans, ils bénéficient, tout comme les autres enfants de cet établissement scolaire, de repas nutritifs gratuitement fournis par le Programme Alimentaire Mondial en Guinée.
Grâce à cette assistance alimentaire, le PAM lutte contre l’insécurité alimentaire en milieu scolaire et contribue significativement à la réduction des inégalités entre filles et garçons à l’école. De plus, ces repas nutritifs encouragent les parents à maintenir leurs enfants à l’école en particulier les filles.
« Depuis que nous avons ouvert cette cantine, le nombre d’enfants dans notre école a augmenté. Nous avons beaucoup plus de filles qu’avant. C’est très intéressant d’autant plus qu’autrefois, les filles étaient très souvent gardées par leurs parents à la maison pour effectuer les travaux ménagés ou aller aux champs. Mais la donne a changé depuis que nous avons ouvert la cantine. Nous avons même des filles qui rêvent de devenir ministre un jour », sourit Martine Loua, Directrice de l’école primaire de Nienh.
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La responsable de cet établissement public de plus de 500 élèves fait référence à la jeune Marie Loua. A 11 ans, la petite fille se voit déjà ministre.
« Lorsque je serai grande, je voudrais devenir ministre parce que je crois que les femmes sont capables de faire les mêmes métiers que les hommes », témoigne-t-elle avec conviction.
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Roméo, son voisin de table, lui rêve d’exercer la médecine. Bien qu’il n’ait qu’une vague idée des réalités de ce métier, il reste persuadé qu’à force de travail il y parviendra.
« Si je continue à avoir de bons résultats, je peux y arriver », témoigne le jeune garçon de 10 ans.
Au village Faim Zero de Nienh, les vocations comme celles de Marie et de Roméo ne cessent de fleurir dans l’imaginaire des enfants depuis que la cantine scolaire a ouvert ses portes aux élèves.
Pour maintenir ce dynamisme, les habitants plaident pour la pérennisation du programme de cantine scolaire dans leur village ainsi que dans toutes les localités du pays.
En Guinée, 130 047 enfants, dont 59,144 filles ont bénéficié de cette assistance alimentaire en 2023.
Le PAM et ses partenaires ont besoin de ressources supplémentaires pour continuer à intensifier leurs efforts et aider le gouvernement de Guinée à accroître la portée et l’impact des programmes de cantine scolaire à l’échelle nationale.