COHÉSION ET PAIX DANS LES ZONES TRANSFRONTALIERES (GUINEE – COTE D’IVOIRE ET GUINEE – SIERRA LEONE) : MISSION DE SUIVI DES PROJETS "PBF "
Des localités transfrontalières recouvrent progressivement la quiétude grâces aux projets du Fonds de Consolidation de la Paix (Peace Building Fund - PBF)
Dans les villages transfrontaliers de la Guinée avec la Côte d’Ivoire et de la Guinée avec la Sierra Leone, le Fonds pour la Consolidation de la paix – PBF a financé les projets transfrontaliers : « Consolider la Cohésion Sociale transfrontalière entre la Côte d’Ivoire et la Guinée pour une meilleure compréhension et anticipation des risques et le renforcement de la confiance et de la collaboration entre les acteurs locaux – CoSocFront ». Financés respectivement à 3,7 millions USD et à 4 550 000 USD, ces deux "cross borders" visent à renforcer le dialogue entre éleveurs et agricultures afin d’atténuer les conflits liés à la transhumance dans les localités ciblées. Quelques semaines après la clôture du premier projet cité, le Gouvernement guinéen, à travers le Conseiller Spécial du Premier ministre et Point Focal du portefeuille PBF à la Primature, M. François Abou SOUMAH en compagnie du secrétariat du PBF, a effectué une mission de suivi sur le terrain afin d’apprécier leurs impacts sur les communautés concernées.
La mission de suivi pilotée par le Conseiller Spécial du Premier Ministre était composée du Coordonnateur du secrétariat du PBF, M. Ibrahima BARRY, de M. Ousmane Bangoura, analyste communication du secrétariat et les partenaires de mises en œuvre des deux projets, l’OIM, FAO, PAM et Talking Drum Studio.
"La mission a été effectuée pour toucher du doigt ce qui est en train de se réaliser dans les communautés. Connaître le niveau d’implication des communautés bénéficiaires et les autorités locales, et surtout mesurer les impacts des deux projets sur e vivre ensemble, la cohésion sociale au sein des entités concernées…" précise M. Ibrahima BARRY, Coordonnateur du Fond pour la Consolidation de la Paix – PBF Guinée.
Lundi 14 novembre 2023, c’est par la sous-préfecture de Gbackédou, à 95 Km du Centre-ville de la préfecture de Beyla et à 45 Km de la Côte d’Ivoire que la visite a commencé. Après les échanges avec les autorités locales, le Conseiller Spécial du Premier Ministre s’est rendu sur le site de construction du premier marché à bétail.
"Nous sentons que les populations se sont appropriées le projet. Qu’elles sont très contentes des réalisations des projets, elles disent même que cela fait leur fierté devant nos frères Ivoiriens de l’autre côté " déclare M. François Abou SOUMAH, Conseiller Spécial du Premier Ministre.
Avec une capacité d’accueil de 1000 têtes, le parc à bétail est composé de deux plateformes, des bureaux et des abreuvoirs. Sa réalisation fait suite à la sollicitation des communautés pour atténuer les conflits liés à la transhumance incontrôlée dans cette localité d’environ 30 000 habitants.
"Nous n’avions pas de marché à bétails, les bœufs en divagation détruisaient les champs des agriculteurs. Aujourd’hui, nous avons eu la chance d’avoir ce bijou. Ça faisait très longtemps qu’on le sollicitait dans notre village. Les voisins commerçants(ivoiriens) qui envoyaient leurs bœufs au marché de Gbackédou avaient du mal à retourner avec les bœufs invendus. Ce marché permettra de les garder en sécurité. Ce qui va renforcer les relations entre les deux pays (Guinée – Côte d’Ivoire)" se réjouit M. Mamady SOUMAORO, Maire de la commune rurale de Gbackédou.
Au-delà de l’atténuation des conflits et le renforcement du dialogue entre les éleveurs et les agriculteurs, principaux acteurs économiques de la zone, ce marché à bétails contribuera à la création de la richesse pour les communautés bénéficiaires. Face à l’engouement et les satisfactions affichés par les autorités locales et les populations, le Conseiller Spécial du Premier Ministre mesure la valeur ajoutée de cette infrastructure communautaire et évoque déjà son effet catalytique non financier:
"Les populations attendent beaucoup de ce parc à bétails : premièrement, une meilleure gestion des déplacements des troupeaux, deuxièmement, des recettes plus intéressantes qui seront tirées de la gestion du parc et troisièmement une attention particulière sur la sous-préfecture vis-à-vis de l’État afin qu’elle puisse bénéficier d’autres infrastructures sociales."
Après Gbackédou, la mission s’est rendue sur les traces du deuxième projet transfrontalier « Consolidation de la paix et renforcement des moyens de subsistance des agriculteurs et éleveurs de bétail » entre la Guinée et la Sierra Leone. Cette intervention couvre la préfecture de Faranah à travers les circonscriptions de Djibendo, Heremakonon et Tinterba.
Au sein de ces entités, la mission a constaté les appuis aux activités génératrices de revenus notamment l’agriculture, l’élevage et la pisciculture, constituant les principaux moyens de subsistance des communautés. Les semences, engrais et outillages agricoles mis à disposition des communautés. Les fils barbelés protègent 17 ha de champs rizicoles contre la divagation des bœufs et atténuent considérablement les conflits entre agriculteurs et éleveurs.
"J’avais assez de problèmes avec les agriculteurs. Mes bœufs transgressaient leurs champs pour brouter les cultures. Cela créait souvent des conflits entre les propriétaires de champs et moi. A chaque fois j’étais interpellé par les autorités. Depuis que le projet m’a aidé à ceinturer mon enclos, ces problèmes sont déjà résolus" témoigne l’éleveur Lancinet Komah à la mission, Djibendo.
Pour M. François Abou SOUMAH, la transhumance ne devrait pas être une source de conflits, mais un moyen important pour concilier les communautés autour d’une dynamique de développement adossée à la cohésion sociale et à la consolidation de la paix. Au terme de la mission d’une semaine, le représentant du Gouvernement a salué la réussite globale des deux projets et exprimé sa satisfaction des efforts du PBF dans la consolidation de la paix et la cohésion sociale en Guinée depuis 2007.
"Pendant une semaine, nous avons pu visiter les sites de ces projets qui portent sur la gestion de la transhumance entre notre pays et la Côte d’Ivoire et notre pays et la Sierra Léone. Les communautés que nous avons rencontrées se disent très satisfaites des projets. Elles en demandent même la prolongation. Moi, en qualité de Conseiller Spécial de Monsieur le Premier Ministre, je me réjouis de ce partenariat entre la Guinée et le PBF, pour la réussite de ces projets. Et nous souhaitons qu’il (PBF) puisse continuer ses actions en Guinée." s’est-il réjouit.
Autrefois théâtres de violents conflits, ces localités transfrontalières recouvrent progressivement la quiétude grâces aux actions des deux projets.