INONDATIONS : ACCÈS À L’EAU POTABLE ET AUX SERVICES D’ASSAINISSEMENT
Avec le soutien du Fonds central d'intervention d'urgence (CERF), l’UNICEF répond aux besoins urgents dans les régions de Kankan et de N'Zérékoré.
En 2024, de violentes inondations ont profondément bouleversé la vie de milliers de personnes, dont de nombreux enfants, en Guinée, en particulier dans les régions de Kankan et de N'Zérékoré. L’accès à l’eau potable, aux infrastructures sanitaires et aux services d’hygiène a été gravement compromis.
Pour faire face à cette crise, l’UNICEF a collaboré avec l’OMS, le PAM, les institutions gouvernementales, la société civile et les partenaires humanitaires, en coordination avec l’Agence nationale de gestion des urgences et catastrophes humanitaires (ANGUCH) et le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation. Grâce au financement du Fonds central d'intervention d'urgence (CERF), les efforts se sont concentrés sur la restauration de l’accès aux soins de santé, à la sécurité alimentaire, à l’eau, à l’assainissement, à l’hygiène et à l’éducation dans les zones les plus touchées.
En Guinée, les inondations sont souvent provoquées par des pluies intenses et des vents violents, endommagent régulièrement les habitations, les écoles et les centres de santé, privant ainsi les enfants de services sociaux de base. Entre 2000 et 2017, 82 % des inondations en Guinée étaient dues à des crues fluviales. En septembre 2024, les inondations dans les régions de Kankan et de N'Zérékoré ont touché plus de 45 000 personnes, dont 21 600 enfants et 12 000 élèves dans 22 écoles primaires.
Pour faire face à cette situation, l’UNICEF a installé des bornes-fontaines équipées de pompes solaires, réparé et désinfecté des puits contaminés, distribué des kits d’hygiène, et réhabilité des installations sanitaires dans les écoles, les centres de santé et les zones résidentielles. Ces interventions ont permis aux communautés affectées, en particulier aux enfants et aux mères, de retrouver un accès à l’eau propre et à un assainissement sûr, contribuant ainsi à la prévention des maladies hydriques et à l’amélioration des conditions de vie.
La voix des communautés
Dans le village de Fangamadou, dans la commune de Guéckédou, Sidiki Mara se souvient des difficultés rencontrées par sa communauté après les inondations. « L’accès à l’eau était très difficile et épuisant », raconte-t-il. « Après les inondations, l’eau était contaminée et provoquait des maladies comme la fièvre typhoïde, ce qui a affecté ma santé. Depuis l’installation des bornes-fontaines, les choses se sont nettement améliorées. Je peux désormais accéder à de l’eau propre à tout moment. »
Jean Louis Kpogomou, chef du centre de santé de Fangamadou, explique comment les nouvelles infrastructures ont transformé l’accès aux soins. « Avant, il fallait aller chercher de l’eau dans le quartier, ce qui prenait beaucoup de temps et mettait en danger la santé des femmes enceintes et des nouveau-nés », dit-il. « Désormais, le centre dispose de points d’eau à proximité. L’accès à l’eau a augmenté la fréquentation du centre et facilité l’accès aux soins. »
À N'Zérékoré, l’école primaire N’Fally Touré a été fortement endommagée par les inondations. Mohamed, 12 ans, se souvient : « Après les inondations, les toilettes étaient inondées et nous ne pouvions plus les utiliser. Nous devions faire nos besoins dehors dans le quartier, ce qui décourageait beaucoup d’élèves de venir à l’école. » Il ajoute : « Maintenant, nous avons des toilettes propres et fonctionnelles. Cela a vraiment changé notre quotidien et nous permet d’étudier dans de meilleures conditions. »
Mariame Condé, 17 ans, élève dans la même école, explique comment les kits d’hygiène ont changé son expérience scolaire. « Avant, pendant mes règles, je devais manquer plusieurs jours d’école car je n’avais pas de protections hygiéniques », raconte-t-elle. « Maintenant, grâce aux kits et aux conseils de ma maîtresse, je peux rester à l’école et suivre les cours sans problème. »
À Siguiri, Fanta Condé, mère de famille, raconte comment les inondations ont perturbé l’approvisionnement en eau de son foyer. « Nos puits ont été envahis par les eaux de ruissellement, rendant l’eau impropre à la consommation. Des équipes sont venues désinfecter nos puits et forages. L’eau est redevenue propre et potable », explique-t-elle. « Aujourd’hui, nous utilisons cette eau pour tous nos besoins. Les enfants ne tombent plus malades et nous avons retrouvé la santé. »
Kêwoulé Tounkara, secrétaire général de la commune urbaine de Guéckédou, décrit l’ampleur des dégâts. « L’eau a envahi tous les espaces : les marchés, les écoles, les centres de santé. C’était un véritable défi de santé publique », se souvient-il. « L’aide apportée a été un véritable sauvetage pour la population, car l’eau, c’est la vie. »
Grâce à cette réponse coordonnée, l’UNICEF et ses partenaires ont permis le rétablissement des services essentiels et amélioré le bien-être de milliers de personnes, en particulier des enfants, démontrant ainsi l’impact concret d’une action humanitaire rapide et collective.